vendredi 28 octobre 2011

Pygmalion par J.J. Rousseau et par B. Shaw

Voici un lien vers le texte de Rousseau que nous avons étudié aujourd'hui avec Antonia Soulez :

http://www.mediterranees.net/mythes/pygmalion/rousseau.html

Et voici le lien vers le texte original de B. Shaw (donc en anglais)

http://www.bartleby.com/138/

Et voici un lien pour la vidéo (streaming) de My Fair Lady, adaptation du texte de Shaw.

http://www.videobb.com/watch_video.php?v=zb7zm9i5oQfG

lundi 24 octobre 2011

Dissertation n°1 pour le 3 Novembre 2011

Pour rappel, voici votre premier sujet de dissertation à rendre le 3 novembre 2011:

Peut-on tout démontrer ?

Bibligraphie indicative (il ne s'agit cependant pas nécessairement de toute lire ! Ni de se contenter de cette liste qui n'est qu'indicative) :

Aristote Seconds Analytiques Livre 1, chapitres 2, 3, 4, 8, 9, 30; Livre 2 chapitre 3; Métaphysique G, 4.
Sur Aristote : Crubellier et Pellegrin Aristote, le philosophe et les savoirs; P.M. Morel Aristote, p.65-68; Granger La théorie aristotélicienne de la science.

Pascal, De l'Esprit Géométrique; Pensées (édition et numérotation Lafuma) :  La 7,110, 112, 298, 164, 821, 418, 781.
Euclide Elements.

Wittgenstein Remarques sur les fondements des mathématiques
Voir aussi : http://www.college-de-france.fr/media/historique/UPL32425_demonstration.pdf

Kant Critique de la Raison pure, Seconde préface, dialectique transcendantale, livre II "Des raisonnements dialectiques de la raison pure".

Descartes Méditation Métaphysique 5, Règles pour la direction de l'Esprit 2.

Leibniz Nouveaux Essais sur l'entendement humain Livre IV. ; Recherches générales sur l'analyse des notions et Vérités.

J. S. Mill Système de Logique, introduction.

Spinoza Ethique I, II, V.

Blanché L'axiomatique.

dimanche 23 octobre 2011

mercredi 19 octobre 2011

Premier Cycle de cours avec A. Soulez du 26/10 au 03/11

COLLÈGE UNIVERSITAIRE FRANÇAIS DE MOSCOU

            ФРАНЦУЗСКИЙ УНИВЕРСИТЕТСКИЙ КОЛЛЕДЖ ПРИ М.Г.У ИМ. ЛОМОНОСОВА


Programme des enseignements de Madame Antonia Soulez
(Professeur à l’Université Paris-VIII)

au Collège Universitaire Français de Moscou du 26 octobre au 03 novembre 2011  
Philosophie

 « Symboliser la connaissance »


Après une entrée en matière sur la figure littéraire du personnage grec du nom de Pygmalion, nous examinerons l'usage qu'en fait l'épistémologue Gilles- G. Granger (1947) pour centrer ensuite la réflexion sur les rapports entre, principalement, matière, forme et contenu.
Il s'agira d'abord de situer l'importance du langage dans la théorie de la connaissance après Kant. La seconde étape examinera comment entre empirisme (matière) et formalisme (abstrait, la forme pour la forme) a pu se dessiner, après l'introduction du langage dans la théorie de la connaissance, une voie qui est celle de la pensée symbolique. Nous en présenterons la fonction dans l'approche épistémologique de la mise en symboles de la connaissance. Ce cycle doit donner une occasion de passer en revue des notions-clefs de philosophie du langage et d'épistémologie autour d'un problème: les relations opératoires entre forme et contenu, mais également de ressaisir la tâche de la philosophie par rapport à la science et à la culture.


Mercredi 26 octobre 2011, 17h00 – 20h00, salle В2 (Лосев / Lossev)
Cours 1 (avec traduction simultanée):          
Matière et forme chez Aristote,

1-      Critique de la conception platonicienne de la matière et de la forme, Physique 1
2-      le cas de l’art (architecture, sculpture) sous l’aspect de la « fin » (cause finale)
3-      « Si l’art de construire était dans le bois, il agirait comme la nature » (Physique II, 8)

Jeudi 27  octobre 2011, 17h00 – 20h00,  salle В2
Cours 2 (avec traduction simultanée) :         
Introduire  la vie dans la matière ?

La figure de Pygmalion dans une scène lyrique de Rousseau et l’ «  animation »  de la matière de sa créature Galatée.
Goethe (Vérité et poésie, tome 2, livre 11)  à propos du Pygmalion de Rousseau : « la fausse prétention de résoudre l’art dans la nature ».

Vendredi 28  octobre 2011, 17h00 – 20h00, salle В2
Séminaire 1 (sans traduction simultanée) 
Devenir son propre créateur

Une histoire de séparation entre le créateur et sa créature : La « sensibilité d’Elsa », une chance d’émancipation dans la pièce Pygmalion de Bernard Shaw
L’éducateur en question.


Samedi 29  octobre 2011, 9h00-12h00, salle Е-359
Séminaire 2 (sans traduction simultanée) :
Sensibilité et symbolisme

Kant devant l’Emile de Rousseau,
Cassirer lecteur de Rousseau.

Lundi 31 octobre 2011, 17h00 – 20h00, salle В2
Cours 3 (avec traduction simultanée) :         
« La révolution copernicienne du langage »

Cassirer et W. von Humboldt : la « vie » du langage

Mardi 01 novembre 2011, 17h00 – 20h00, salle В2
Cours 4 (avec traduction simultanée) :         
De  la médiation du langage entre sujet pensant  et monde (Humboldt) à la question du symbolisme (Cassirer)

« Bilden » comme activité de formation de la pensée.
La « vie » du langage et la culture  (Cassirer, La philosophie des formes symboliques)

Mercredi 02  novembre 2011, 17h00 – 20h00, salle В2
Séminaire 3 (sans traduction simultanée) :
Le symbolisme entre matière et forme

L’impossibilité humaine de saisir « directement » la logique du langage à partir du matériau de la langue  (Wittgenstein, Tractatus Logico-philosophicus, 4002)
Forme et contenu de sens chez Schlick et Wittgenstein


Jeudi 03 novembre 2011, 9h00-12h00, salle Г-203
Séminaire 4 (sans traduction simultanée) : 
« L’acte plasmateur » (G. Granger et le « complexe de Pygmalion »)

Approche épistémologique de la médiation symbolique entre matière et forme chez l’épistémologue français Gilles Granger à partir d’un texte de 1947 sur le « complexe de Pygmalion » (ch. 1 de Formes, opérations, objets, Vrin, 1994)


Bio-Bibliographie du professeur :
Antonia Soulez, née en 1943 à Paris, actuellement professeur de philosophie du langage à l'université de Paris 8-St Denis et Directrice de recherches, mène des recherches sur langage et musique notamment à partir de Wittgenstein. Après une thèse sur Platon publiée en 1991 aux PUF sous le titre Grammaire philosophique chez Platon, ses travaux, menés avec un groupe de chercheurs, ont porté à partir des années 1980 sur le Cercle de Vienne et Wittgenstein, puis sur le tournant de la « grammaire (philosophique) » de Wittgenstein - à distinguer du tournant logico-linguistique - d'où sont sortis les Leçons sur la Liberté de la volonté (PUF, coll. Epiméthée, 1998), et les Dictées de Wittgenstein à Waismann et pour Schlick (PUF, 1997-8, collectif ss sa dir.), puis Wittgenstein et le tournant grammatical (PUF, 2003) et Comment écrivent les philosophes ? (Kimè, 2003).
Cette orientation s'est infléchie depuis quelques années vers la musique, ce dont témoignent les thèmes des séminaires qu'elle dirige et qui, hébergés à la Maison des sciences de l'homme de Paris depuis 2006, s'articulent avec des activités de musiciens professionnels, musicologues et compositeurs, dans le champ contemporain.
Outre la récente réédition chez Vrin du Manifeste du Cercle de Vienne (1e ed. PUF , 1985, ss sa dir.), ces nouvelles recherches ont impulsé parmi ses derniers travaux, notamment, en 2010 : Manières de faire des sons (coord. avec H. Vaggione) L'Harmattan, La pensée de Gilles Granger (avec A. Moreno) chez Hermann, et juste paru : Du son à la musique (sur la dissonance autour de Helmholtz, coord. Avec P. Bailhache et C. Vautrin, éditions Vrin). Elle achève un livre sur Au fil du motif (Autour de Wittgenstein et la musique), recueil d'articles écrits depuis 1992, à paraître à la rentrée de septembre 2011.
Elle a fondé en 1994 avec Jan Sebestik puis François Schmitz les Cahiers de philosophie du langage, organe des activités de recherches du groupe qu'elle a animé avec Jan Sebestik à l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques, à Paris, une collection en 2003 Musique et philosophie, avec Horacio Vaggione (compositeur chercheur) et Makis Solomos (musicologue). Elle été directeur de programme au Collège International de philosophie de Paris, puis co-Directrice du même Collège jusqu'en 2004.
Elle a parallèlement une activité poétique et est l'auteur d'un deuxième recueil Sons couleurs publié chez Delatour-France en 2010, collection « Quatuor ».
En projet : l'écoute active, entre comprendre et faire, dans le champ de la musique, articulé avec une réflexion sur le rapport entre partition et performance interprétative, et ses transformations avec les nouvelles technologies de composition.


Bibliographie du cours:

Aristote, l'Organon, notamment les Analytiques 1 et 2, Catégories, et De L'interpretation
Blanché Robert, Histoire de la logique, d'Aristote à B. Russell, A. Colin, 1970
Cassirer, vol. 1 sur le langage, de La Philosophie des formes symboliques, éditions de minuit, 1972 (ed. Yale Univ. Press, 1953)
Goethe : Dichtung und Wahrheit, III, livre II (critique du Pygmalion de Rousseau)
Granger Gilles-Gaston,  Formes opérations objets, Vrin 1994, v. le 1er chapitre, sur Pygmalion (texte de 1947)
Kant, Critique de la Raison pure
Lebrun Gérard,  Kant et la fin de la métaphysique, A. Colin, 1970
Peirce, Collected Papers, vol. 2, Elements of Logic
Rousseau, Pygmalion, scène lyrique, in Œuvres complètes, Pleïade, 1961, vol 2, p. 1224-1231
Starobinski Jean, Jean-Jacques Rousseau, la transparence et l'obstacle, Paris, 1957
Wittgenstein, Tractatus Logico-philosophicus, dans la traduction de G.-G. Granger (Gallimard)


LIEU  :,
 Université d’État de Moscou- Lomonossov (MGU), 1er Bâtiment d'études / Bâtiment des Facultés de Philosophie et d'Histoire, Lomonosovsky Prospekt, 27, korpus 4, amphithéâtre Lossev (B2), Е-359, Г-203; M° Universitet.

Plan des bâtiments de l'Université d'État de Moscou (MGU) : http://www.msu.ru/info/lengory.html
Il est possible d'assister aux cours en tant qu'auditeur libre, en s'inscrivant préalablement au bureau du Collège (GZ, bât. principal de MGU,  10e ét., bur. 1004)
Informations sur le Collège et contacts :  http://moscuf.org/ru   /   http://moscuf.org/fr
assistant@rector.msu.ru
Tél. : +7 (495) 939-5505

mardi 18 octobre 2011

Leçon n°2 : Qu'est-ce qu'un problème ?

Plan du cours :
1/ Le problème comme obstacle nécessitant un dépassement.
    a) Le problème pratique comme arrêt.
    b) Le problème et la connaissance : l concept d'obstacle épistémologique.
Etude du Texte de Bachelard tiré de La Formation de l'esprit scientifique

2/ Le problème comme moteur et incitation à la créativité.
    a) Le problème et la conscience : un arrêt dans le temps. La temporalité du problème.
Etude de Bergson Matière et Mémoire 1 (pages 20-52)
    b) Le problème et sa résolution : l'urgence de l'invention.
Canguilhem La Connaissance de la Vie. Le rapport entre le problème et la résolution comme invention. Concept de problème synthétique.
    c) Problème, inférence et hypothèse.
Peirce Raisonnement et la logique des choses. .

3/ Le problème comme construction.
    a) Le paradigme mathématique.
La question de la détermination du problème et de sa résolution. Cf. Polya Comment poser et résoudre un problème ? (How to solve it ?)
    b) Philosophie, dialectique et problème.
Le problème dialectique chez Aristote.
    c) Problème analytique et problème synthétique : un vari et un faux problème ?

Bibliographie indicative :
Platon, Sophiste 26,  République 530b 5
Aristote Topiques I, 11 & 4 + 1ers analytiques. I,1 24a16
Proclus Commentaire du 1er livre des Elements d'Euclide page 66-75
Wittgenstein Remarques philosophiques & Grammaire philosophique
Spengler L'homme et la technique chapitres 1-3
Valéry Cahiers TII pléiade
Canguilhem La connaissance de la vie , chapitre III, "Le vivant et son milieu"
Bergson Matière et Mémoire I, pages 20-52.
Polya Comment poser et résoudre un problème ?
Granger Essai d'une philosophie du système.
Peirce Raisonnement et la logique des choses.
Bachelard La Formation de l’esprit scientifique Chapitres 1 et 5

vendredi 7 octobre 2011

Leibniz le doute et l'inquiétude comme moteurs

Voici le texte de Leibniz dont je vous ai parlé ce jeudi, extrait du Livre II des Nouveaux Essais sur l'entendement humain :

" L'inquiétude (uneasiness * en anglais) qu'un homme ressent en lui-même par l'absence d'une chose qui lui donnerait du plaisir si elle était présente, c'est ce qu'on nomme désir.
      L'inquiétude est le principal, pour ne pas dire le seul aiguillon qui excite l'industrie et l'activité des hommes ; car quelque bien qu'on propose à l'homme, si l'absence de ce bien n'est suivie d'aucun déplaisir ni d'aucune douleur, et que celui qui en est privé puisse être content et à son aise sans le posséder, il ne s'avise pas de le désirer et moins encore de faire des efforts pour en jouir. Il ne sent pour cette espèce de bien qu'une pure velléité, terme qu'on a employé pour signifier le plus bas degré du désir, qui approche le plus de cet état où se trouve l'âme à l'égard d'une chose qui lui est tout à fait indifférente, lorsque le déplaisir que cause l'absence d'une chose est si peu considérable qu'il ne porte qu'à de faibles souhaits sans engager de se servir des moyens de l'obtenir. [...]
      Mais, pour revenir à l'inquiétude, c'est-à-dire aux petites sollicitations imperceptibles * qui nous tiennent toujours en haleine, ce sont des déterminations confuses, en sorte que souvent nous ne savons pas ce qui nous manque, au lieu que dans les inclinations * et les passions * nous savons au moins ce que nous demandons, quoique les perceptions confuses entrent aussi dans leur manière d'agir, et que les mêmes passions causent aussi cette inquiétude ou démangeaison. Ces impulsions sont comme autant de petits ressorts qui tâchent de se débander et qui font agir notre machine. Et j'ai déjà remarqué ci-dessus que c'est par là que nous ne sommes jamais indifférents lorsque nous paraissons l'être le plus ; par exemple, de nous tourner à la droite plutôt qu'à la gauche au bout d'une allée. Car le parti que nous prenons vient de ces déterminations insensibles, mêlées des actions des objets et de l'intérieur du corps, qui nous fait trouver plus à notre aise dans l'une que dans l'autre manière de nous remuer.
      On appelle Unruhe * en allemand, c'est-à-dire inquiétude, le balancier d'une horloge. On peut dire qu'il en est de même de notre corps, qui ne saurait jamais être parfaitement à son aise : parce que quand il se ferait une nouvelle impression des objets, un petit changement dans les organes, dans les viscères, dans les vases, cela changerait d'abord la balance et leur ferait faire quelque petit effort pour se remettre dans le meilleur état qu'il se peut ; ce qui produit un combat perpétuel, qui fait pour ainsi dire l'inquiétude de notre horloge, de sorte que cette appellation est assez à mon gré.
LEIBNIZ
Nouveaux essais sur l'entendement humain, Livre II, Chap. XX, §. 6



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